GP de France 20/05/07

La pluie n'a cessé de tomber sur le circuit Bugatti du Mans, chamboulant les forces en présence. Chris Vermeulen (Suzuki) en a ainsi profité pour s'imposer dans ce GP de France devant Melandri (Honda) et Stoner (Ducati). Le leader du championnat du monde accentue un peu plus son avance au général sur Rossi, sixième. Enorme déception pour les Français Randy de Puniet et Sylvain Guintoli, en tête en début de la course, avant de chuter.

Deux Australiens sur le podium du Grand Prix de France. Voilà une hypothèse difficilement envisageable avant cette cinquième manche du championnat du monde même si Casey Stoner, le natif de Kurri-Kurri, avait toutes les chances de figurer dans le trio de tête à l'arrivée après le début de saison époustouflant qu'il réalise. Mais il fallait être bien téméraire pour miser des euros sur Chris Vermeulen, lui même ne s'imaginait certainement pas triompher ce 20 mai sur le mythique circuit Bugatti du Mans.

Le pilote Suzuki a pourtant réussi cette magnifique performance, le premier succès de sa carrière, à l'occasion de son 24e Grand Prix dans la catégorie reine. Mais Vermeulen n'a pas dominé la crème mondiale avec son seul talent et la puissance de sa machine, mais bien grâce aux circonstances de la course. La pluie incessante a en effet perturbé la hiérarchie et a permis à l'Australien, sur une piste détrempée en fin de Grand Prix, de tirer intelligemment son épingle du jeu et s'imposer devant Marco Melandri et Casey Stoner, donc.

Ce dernier profitant au passage pour accentuer son écart au classement général sur Valentino Rossi. Montée sur Michelin, la Yamaha de l'Italien a souffert, c'est incontestable, à l'image des ceux également équipés du manufacturier auvergnat. Bridgestone a ainsi démontré dans l'étape française que ses gommes étaient nettement plus performantes que celles de son grand rival, le podium en atteste.

Un Cocorico de courte durée

Randy de Puniet bénéficiait lui aussi des pneumatiques japonaises mais hélas pour le pilote Kawasaki, il chutait au 8e tour alors que, comme il l'avait pressenti, le GP de France devait marquer une étape importante dans la saison. Prédiction avérée en début de course durant laquelle le Francilien, déchaîné, doublait tout ce qui se présentait sur son passage. 10e avant le passage du premier tour, De Puniet prenait les commandes de la course cinq tours plus tard à... Sylvain Guintoli, lui aussi en pleine euphorie sur sa Honda.

On ne rêvait pas dans les travées du Bugatti, deux Français menaient bien sur leur terre. Les plus vieux se souviennent-ils d'ailleurs d'un pareil scenario ? Valentino Rossi, jusque-là leader incontesté après avoir volé le départ à un Colin Edwards devenu invisible dès les premiers tours de roues, ne pouvait que se ranger derrière la suprématie tricolore. Cocorico, fanfaronnait-on alors dans le camps des deux héros avant que n'intervienne donc la terrible chute de De Puniet un tour après celle... de Guintoli, décidément unis pour le meilleur et pour le pire.

L'intérêt de la course perdit forcément de son intérêt pour le public français mais le spectacle continuait avec notamment cette salve de passages au stand pour changement obligé de pneus, vu l'intensité grandissante des averses. Après coup, la course révéla deux nouveaux leaders surprises, le team Suzuki Rizla au complet, Vermeulen et Hopkins. Ce dernier lâcha prise petit à petit au contraire de son coéquipier pour le bonheur que l'on sait.